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  • : Le blog de MASSING GUEBRABA Brice
  • : Ce blog a pour objectif principal de présenter l'impacte de l'intégration des TIC dans les établissements secondaires.Il permettra aussi de bouquinner à ceux qui ont pour passa temps favorie la lecture.
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  • MASSING GUEBRABA Brice
  • PROFESSEUR D'INFORMATIQUE AU LYCEE CLASSIQUE D'EDEA
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24 septembre 2009 4 24 /09 /septembre /2009 18:12

     
                                      Voici aujourd’hui deux semaines que Rose est inquiète. Dans quelques jours, ce sera la rentrée scolaire et il faudra qu’elle précipite les choses pour être sûre de retourner à l’école cette année. Rose, âgée de quatorze ans, était promue en classe de quatrième. Les années précédentes, il lui avait fallu beaucoup de chance pour aller dans ce collège de son village Kaélé. Son père s’opposait à son éducation, ainsi ses oncles de la ville durent  intervenir. Rose perdit espoir car toutes les filles de son âge avaient été victimes d’un mariage précoce. Mais elle ne voulait pas subir le même sort. Son rêve était de revenir un jour au village dans une voiture de luxe, habillée à la mode et coiffée comme son professeur de français Madame DAOUDA. Le pire c’est qu’elle n’avait encore rien dit à ses parents pour sa rentrée scolaire. Elle imaginait déjà leur réaction, car jusqu’à lors ils n’avaient rien dit à ce propos. Peut-être se préparaient-ils à une surprise quelconque, mais Rose n’y avait jamais pensé. Elle n’espérait que du seul soutien de ça mère. Cette dernière avait toujours pris sa défense et l’avait aidée financièrement pour ses études. Pourtant derrière cela se cachait un autre visage, lorsqu’elle disait toujours avec ironie :

-          « Demande tout ce dont tu veux pour tes études mais tu me rembourseras le double!».

Couchée sur son grabat, couverte par un drap qui ne pouvait retenir la fraicheur du matin, Rose était plongée dans un rêve. C’est alors qu’une voix l’arracha de son rêve.

-          Rose, viens ici ! il faut causer.

Elle reconnut la voix de son père venant de la chambre voisine. Son cœur battait la

chamade, car son père ne l’avait jamais appelé ainsi. Pour elle peut-être c’était le moment propice pour leur parler de ses études. Rose entra et prit place dans un coin de la chambre. La présence de sa mère était comme un signe révélateur. Elle était alors prête à accueillir ce que ses parents avaient à lui dire. Grande a été sa surprise lorsque ce fut cette dernière qui prit la parole la première au lieu de son père.

«Ma fille, tu es déjà une femme. Ton père et moi sommes très fiers de toi. Tu as bien avancé dans tes études. Mais sache que l’école n’est pas le plus important pour une femme. Tu vois bien que les filles de ton âge ont déjà rejoint leurs foyers, qu’attends-tu ? Moi ta mère, je n’ai jamais été à l’école que tu ne cesses de clamer haut, penses tu qu’il me manque quelque chose ? Où te mènera l’école, toi une femme ? Regarde ton cousin MADAVAL qui a quitté les bancs en classe de seconde, a-t-il eu un travail ? De fait, tu n’en finiras pas également en merveille. Pour finir, le moment est venu pour toi de répondre au destin que nous t’avons tracé. Alors tu pourras nous rembourser le double donc je t’avais toujours parlé. Ton père peut mieux t’édifier sur ce sujet».

A ces mots, Rose crut qu’elle rêvait, hélas ! C’était la pure vérité et non un rêve. Elle avait les yeux grandement ouverts mais tout était devenu obscur dans la chambre. Elle sentait sa gorge se serrer et son sang se glacer. Sans rien dire, de chaudes larmes coulaient sur ses joues.

Moussa, le géniteur de Rose se racla la gorge et articula :

-          « Ta mère a raison, tu es déjà en âge de te marier et en plus avons gaspillé assez

d’argent pour tes études. Il est grand temps que tu nous rembourses cela. Aller à l’école, c’est perdre le temps pour une fille de ton âge. Ta place est dans un foyer, ce fut le cas de ta mère. Sache qu’une femme sans foyer est comparable à une fleur sans parfum. Pour ne pas tirer de long en large, nous t’avons trouvé un homme bien, fort et travailleur. Cher lui, tu ne manqueras de rien. Ensemble, nous avons tout mis au point. La dot nous a déjà été versée. Il ne reste plus qu’à fixer le jour du mariage. Demain, nous tiendrons une réunion, les anciens et moi trouverons un jour propice pour ce mariage. Nous avons terminé pour aujourd’hui, tu peux aller faire tes travaux».

            Rose était vraiment choquée par les paroles de ses parents, et plus encore blessée par celle de sa mère qui l’avait pourtant aidée jusqu’à ce niveau. Pourquoi avait-elle décidé autrement tout d’un coup? Rose comprit alors à qu’elle jeu elle avait été victime. Une fille qui avait fréquenté jusqu’en classe de cours moyen deux apportait un plus à ses parents en ce qui concernait la dot. Combien de fois elle qui avait réussi pour la classe de quatrième. Elle qui avait tant souhaité réaliser son rêve, venait d’être aveuglée par les propos de ses parents. Son souhait se transforma tout d’un coup en un chimère. Elle crut qu’elle venait de recevoir une orange pourrie à la face et ceci lancée par ses propres parents. Rose aurait voulu disparaître dans un trou et ne  plus jamais en sortir.

            Les anciens du village et le père de   Rose fixèrent la datte de mariage. Ils avaient décidé de le célébrer après les récoltes. Ainsi, ses parents avaient deux mois pour les préparatifs. Des jours passèrent, et Rose ne cessait de pleurer et de réfléchir. Pourquoi ne lui avait- on pas permit d’assister à cette réunion sous l’arbre à palabre? Peut-être aurait-elle pu les convaincre de continuer ses études afin d’obtenir son brevet et avoir un petit travail. Elle pensait alors à s’en fuir et aller s’installer chez un de ses oncles de la ville. Comment pouvait-elle procéder? Soudain, elle eu une idée. Cette dernière était d’aller voir sa meilleure amie et lui expliquer son histoire. Tika promit de l’aider d’une somme d’argent après la vente du mil. Elle put encore bénéficier du soutien de Madame DAOUDA, car l’offre de son amie ne couvrait pas tous ses besoins. Elle joua enfin un tour à ses parents comme pour dire : «c’est ce que nous apprenons à l’école des blancs ».elle vendit le mil que ceux-ci lui donna et sous prétexte de s’acheter un pagne Wax Hollandais. Elle réussit enfin à rassembler assez d’argent. Un autre problème se posait : Comment allait-elle procéder pour s’enfuir sans être vue ? Peut-être devait-elle demander un repos à ses parents pour demain, une fois ces derniers partis au champ, elle s’enfuira sans gêne. C’était vraiment bien réfléchi, ce  qui l’encouragea à faire ses petits bagages. Rose était vraiment décidée à s’en aller le lendemain. Sera t-il facile pour elle de partir d’une manière prompt?.

 

 A SUIVRE

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